La justice militaire burkinabè prononce mardi la mise en accusation de Blaise Compaoré, Gilbert Diendere et 12 autres personnes dans le dossier de l'assassinat de Thomas Sankara.
Ils sont accusés entre autre d'attentat, de complicité d'atteinte à la sûreté de l'État, assassinat et recel de cadavre. Les concernés ont été renvoyés au jugement par la chambre de contrôle de cette juridiction.
L'ancien président Blaise Compaoré doit répondre des faits de complicité d'assassinat, de recel de cadavre et d'atteinte à la sûreté de l'État.
Gilbert Diendéré, son ancien chef d'État major particulier répond des mêmes chefs d'accusation en plus de subornation de témoins.
Avec eux 12 autres personnes dont Hyacinthe Kafando, l'ancien garde du corps du président Compaoré accusé d'assassinat. Maitre Guy Herve Kam avocat de la partie civile salue une avancée.
La chambre maintient donc le mandat de dépôt contre Gilbert Diendere, le mandat d'arrêt émis contre Blaise Compaoré et décerne une ordonnance pour que l'ensemble des accusés soient placés en détention.
L'avocat de Gilbert Diendéré, Me Mathieu Somé conteste la mesure.
"Nous ne sommes pas satisfaits. Nous avons des raisons de ne pas l'être. Cette affaire date d'octobre 1987. Au moment où on a ordonné la réouverture de cette affaire, y avait déjà la prescription. Je ne sais pas pourquoi on insiste pour maintenir cette affaire dans un espoir qui n'existe pas à mon sens", dit l'avocat.
Cinq accusés bénéficient d'une prescription pour raison de décès. La date du procès n'est pas encore connu.
Dans ce dossier, l'ancien président n'a pas d'avocat car il est considéré comme un fugitif selon la justice burkinabé qui a émis un mandat d'arrêt à son encontre en 2015.
Blaise Compaoré a été contraint à l'exil en 2014 après avoir tenté de modifier la Constitution pour prolonger son règne à la tête du Burkina Faso.
(BBC Afrique)